Au tout début des années 1970 débutent sur le site de Saint-Egrève les études du Vidicon Mosaïque Silicium (VMS) puis des Dispositifs à Transfert de Charge (Charge Coupled Device – CCD). Ce

Pour faire mémoire de cette période Michel Bourrat, Louis Brissot, Daniel Woehrn et Jean-Luc Berger se sont réunis le 9 janvier 2025 à la Maison des Associations de Saint-Egrève. Après 2h30 d’évocations à ce sujet la conversation s’est poursuivie au restaurant La Brasserie Dauphinoise de Saint-Robert où, d’une façon complètement fortuite, Alain Nouvelot est venu s’asseoir à notre table.

De gauche à droite : Michel Bourrat, Daniel Woehrn, Alain Nouvelot et Louis Brissot

Voici les enregistrements de cette rencontre :

Les débuts du VMS en 1970 : pour mettre en place une technologie semi-conducteur à Saint-Egrève Michel Bourrat est embauché par Michel Blamoutier (en même temps que Louis Brissot) et doit se rendre, depuis la rue des Orteaux (XXème arrondissment de Paris)au Laboratoire Central de Corbeville, dans l’équipe de Poirier, pour y recueillir la technologie semi-conducteur nécessaire.

Dans le même temps, de 1968 à 1970, Daniel Woehrn faisait une thèse dans l’équipe de Jean Grosvalet au LCR (voir note ci-dessous au sujet de Jean Grosvalet), qui était en pointe sur la technologie MOS. Ses travaux portaient sur des essais d’émission de lumière par avalanche de surface à partir de capacités MOS :

Les travaux se faisaient au Laboratoire CSF de Corbeville mais Daniel Woehrn a travaillé quelques mois auparavant à Puteaux avant le déménagement des équipements semi-conducteurs à Corbeville :

Avant d’être embauché par TH-CSF, Michel Bourrat avait travaillé depuis novembre 1967 au LETI avec Mr Nouvelot sur le durcissement des transistors MOS aux radiations. Le projet était de pouvoir utiliser ces composants dans les applications spatiales :

C’étaient les premières années des travaux sur les circuits MOS en France :

L’intention de Michel Blamoutier était de réaliser des cibles pour les Tubes Camera Vidicon avec des plaques de silicium avec un réseau de diodes :

Les premières technologies utilisées pour faire les cibles VMS à Saint-Egrève :

Un vidicon à mémoire, le Vidam, une idée de L.F.Guyot :

Évocation des grèves En 1968 au CEA par Michel Bourrat :

Puis deux embauches simultanées à Saint-Egrève et une opératrice pour débuter l’activité VMS :

Une première salle blanche en étage au bâtiment rouge, l’aide indispensable de la SESCOSEM pour débuter et un objectif ambitieux : une cible de 25mm sans défaut :

Suite à venir…

Nous avons terminé notre échange au restaurant en compagnie de Alain Nouvelot (arrivé à l’improviste).

Nous en avons profité pour rééditer une démonstration du fonctionnement des CCD que nous avions réalisée à l’époque de façon humoristique à l’intention du réseau commercial : le transfert des charges d’un puits de potentiel vers un autre sous les électrodes d’un CCD c’est comme du vin rouge qui est déplacé d’un verre vers un autre, avec pour l’étage de lecture quelqu’un (Daniel Woerhrn) qui goûte = mesure la qualité du signal !


Jean Grosvalet

Après avoir travaillé à l’ONERA, Jean Grosvalet fut embauché à la Compagnie de télégraphie sans fil (CSF) en août 1953 comme ingénieur de recherche, au sein du département de recherches physico-chimiques, dans le service de recherche sur les semi-conducteurs nouvellement créé. Son premier travail fut l’étude du germanium, étude qui aboutit au dépôt en 1955 d’un brevet sur « l’Alcatron ». À partir de 1960, il aborda les problèmes de la technologie du silicium. Ses recherches le conduisirent à déposer de nombreux brevets de portée internationale, parmi lesquels : la structure planar silicium en 1960, le statistor et l’effet piézo MOS en 1963, la passivation des transistors et circuits intégrés en 1964, l’avalanche en surface en 1966. La qualité de ses recherches le fit progresser professionnellement : il devint chef de laboratoire en 1958, puis en janvier 1969 directeur des laboratoires de la COSEM, devenue ensuite SESCOSEM et enfin directeur de recherches au Laboratoire central de recherches de la Thomson-CSF le 1er juillet 1971. Il dirigeait alors une équipe d’une centaine de personnes, dont de nombreux chercheurs.

Auteur de nombreuses publications, il assura de nombreuses conférences et rapports scientifiques aux États-Unis, en Espagne, en Roumanie ou encore en Union soviétique. Membre de la Société française de Physique et de la SFER, il assuma également des charges d’enseignement dans les universités de Paris, Dijon et Nancy.

Jean Grosvalet fut élu secrétaire général du SNCIM en 1967 et intégra la commission exécutive de la Fédération CGT des travailleurs de la métallurgie au 26e congrès fédéral en novembre 1968, mandat renouvelé au congrès suivant en février 1971. Il dirigea, de 1968 à 1971, la délégation des cadres CGT aux négociations paritaires avec l’organisation patronale de la métallurgie, l’Union des industries des métiers métallurgiques (UIMM). Il participa enfin au bureau, puis au secrétariat de l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens (UGICT-CGT) jusqu’au congrès de mai 1971, ainsi qu’à la commission des ingénieurs, cadres et techniciens auprès du comité central du Parti communiste français (PCF).

Cf https://maitron.fr/spip.php?article148816, notice GROSVALET Jean, Raymond par Emeric Tellier,